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...all long pig, all the time... ([personal profile] froodle) wrote in [community profile] eerieindiana2019-11-02 08:17 am

MonsterSquad reviews Eerie Indiana episodes 1-5

Read it here.



Au cas où vous étiez enfermé dans un Tupperware maléfique entre 1990 et 2000, je vous le dis, les kids des 90’s ont eu la chance de se gaver ras la gueule de séries TV mélangeant sans vergogne monstres, délires fantastiques, humour grassouillet, science-fiction et horreur gentillette… C’est bien simple, gamins, notre culture populaire était habitée par des streums boitillants, des mutants à moto et des fantômes d’Elvis discutaillant avec des robots insectes. De cette époque bénie, je citerais à la volée mes programmes préférés que sont Chair de Poule, Fais-moi Peur ou encore Code Lisa. Il y avait cependant une émission qui sortait du lot, un mélange équilibré entre le monde débilos des pré-ados et un univers fantastique plus sérieux, parfois presque flippant… Je parle bien sûr d’Eerie Indiana, Twilight Zone version nonante (regardez le générique pour vous en convaincre), crée par le grand Joe Dante himself dans le but de satisfaire les petites têtes blondes que nous étions en demande permanente de bizarreries cathodiques… Autant dire que du haut de ses dix-neuf épisodes la série a parfaitement rempli son rôle et a gravé dans la tête de ma génération une pelletée d’images tordues et fantastiques, se plaçant sans mal dans n’importe quel top des programmes télévisuels d’une époque malheureusement révolue…

Episode 01 : Forever Ware / Jeunesse Éternelle

La famille Teller vient de s’installer à Eerie, une petite ville tranquille de l’Indiana. Marshall, le jeune fils trouve la ville étrange, il pense même y avoir croisé un sosie d’Elvis plus vrai que nature… En bonne voisine Betty Wilson accueille les Teller et leur propose de participer à sa prochaine réunion Tupperware lors de laquelle elle leur présentera la gamme révolutionnaire Toujours Frais, capable de conserver un sandwich pendant plus de vingt-cinq ans. Rapidement, le jeune Marshall et son ami Simon vont sentir qu’il « se passe quelque chose de bizarroïde » et découvrir que la petite famille Wilson vit dans d’immenses boîtes qui les empêchent de vieillir… Avec ce premier épisode réalisé par Joe Dante lui-même, la série ne pouvait pas mieux débuter. On y retrouve tous les ingrédients qui feront l’univers solide du show, à savoir des acteurs complètement possédés (il faut voir la fameuse Betty rouler des yeux en chantant un hymne en honneur de ses boîtes en plastique), des éclairages bien marqués qui rappellent les films des 80’s, un univers très pop avec des couleurs très marquées (il n’y a qu’à regarder les costumes en camaïeu des voisines tarées) ou encore des plans tordus avec tout ce qu’il faut de zooms, dé-zooms et gros plans serrés au grand angle. On y retrouve aussi ce lifting d’un mythe de l’horreur classique dans un univers cartoon, ici, celui du vampire, et cette tendance à placer des références dans tous les coins. Les accessoiristes se sont d’ailleurs amusés à cacher ici et là des figurines de Frankenstein, Fantôme de l’Opéra et autres Créature du Lagon Noir comme pour bien nous annoncer la couleur. L’épisode se montre également très amusant dans ses dialogues. « Si ça se passe mal, je vais voir le Président des États-Unis, mais s’il ne répond pas, j’en parlerais à tes parents… ». Un très bon épisode donc, mixant parfaitement humour et bizarrerie à l’image de ses jumeaux aussi flippants que les gamines de Shining jusqu’au moment où un dénommé Ernie commence à roter dans sa piaule… Ben ouais… Ernie a des gaz… Tout bon !

Comment ça je roule des yeux ?

Oulah, il y a la vieille du dessus qui est encore en train de s’énerver… Burp…
Episode 02 : The Retainer / Cache-cache

Comme tous les gamins, Marshall Teller est flippé à l’idée de se faire poser un appareil dentaire. Mais dans son cas, les craintes sont fondées puisque son voisin Steve, après être passé chez l’orthodontiste, a commencé à lire dans les pensées des chiens et a découvert que ces derniers souhaitaient éradiquer la race humaine… Si le plot est assez amusant et mixe encore une fois habilement les doutes enfantins avec un délire fantastique bien tordu, l’épisode s’avère l’un des moins bons de la série. La faute à un rythme un peu mou du genou et complètement incohérent avec la folie du script. On rigole évidemment en voyant un petit gosse obèse se trimbaler dans le quartier avec un chapeau en papier aluminium sur la tête mais tout cela est un peu léger pour remplir une demi-heure de show. The Retainer est heureusement parsemé de bonnes idées visuelles comme ces gros plans sur la bouche d’une gamin appareillé comme pas possible au point de ressembler à un décodeur TPS ou encore cette vue en caméra subjective depuis la bouche d’un patient qui rappelle évidemment La Petite Boutique des Horreurs version 1986. On retrouve également dans cet épisode le génial Vincent Schiavelli auquel le rôle de dentiste taré va comme un gant en caoutchouc. Schlack ! Tristement trop sage dans son ensemble, The Retainer est un de ces rares épisodes agréables en soi mais qu’on oublie rapidement… Dommage, cette histoire aurait probablement mérité davantage de mordant… Waf…

Dis moi mon petit Steve, l’état de ta bouche me fait presque regretter de ne pas être devenu proctologue…

Mais les gars vous êtes sûrs qu’il faut s’habiller comme ça pour devenir rédacteur sur Monsters Squad ?

Episode 03 : AIM With Heart of Gold / Un Cœur d’Or

Ce troisième épisode est probablement le plus mémorable du show à la fois pour son cynisme et pour son imagerie complètement dingue. Dans AIM With Heart of Gold, le père de Marshall vient de développer un robot distributeur pour une banque locale. Son but ? Offrir un visage amical à l’économie locale. Mais ce robot, nommé Mister Wilson, prend son rôle un peu trop au sérieux et en vient à donner discrètement des tonnes de dollars au pauvre petit Simon, délaissé par son meilleur ami Marshall. Alors que la ville plonge dans une crise économique sans précédent, le petit garçon, devenu ami avec l’ATM, se paie de nouvelles paires de baskets, d’immenses bacs de crème glacée et même une limousine sans que personne n’y trouve rien à redire. Il y a deux choses absolument géniales dans cet épisode. La première est cette capacité des scénaristes à s’amuser sur une thématique ultra-glissante en prenant le parti pris d’affirmer que l’argent règle tous les soucis… Ce bon vieux Marshall lâche d’ailleurs un joli « Tout le monde le sait, l’argent fait le bonheur… ». Une idée que cette même équipe créative prend un malin plaisir à démonter pendant la demi-heure suivante. L’autre force de ce troisième épisode réside dans son univers visuel principalement nocturne et sublimé par cet étrange écran affichant un non moins étrange visage, celui du triste Mister Wilson. Avec sa paire de lunettes immonde et son nœud papillon ringard, le bougre est d’ailleurs lui aussi convaincu que l’argent fait le bonheur. Bref, l’univers de ce AIM With Heart of Gold est plutôt malsain et permet d’en découvrir d’avantage sur les personnages et principalement sur Simon qui s’avère autre chose qu’un simple side-kick rigolo. Solide, nuancé et relativement adulte comparé à d’autres épisodes, on retrouve même ici un petit côté Robocop dans le fond. C’est étrangement flippant mais c’est aussi généreusement nappé d’une bonne dose d’humour noir. Pour info, il s’agit du premier épisode réalisé par une autre personne que Dante puisqu’il est mis en boîte par Sam Pillsbury. Cette aventure est également la première dans laquelle on découvre le personnage du sheriff interprété par Harry Goaz, représentant de l’autorité dans Twin Peaks sous les traits d’Andy Brennan. Du bon goût de bout en bout quoi et une morale qu’on n’entend malheureusement plus assez, Un Cœur d’Or est un épisode à découvrir ou à redécouvrir très rapidement !

Salut, tu veux voir mon nœud tout rouge ?

Mais Marshall, je ne peux pas rendre l’argent ! Tu sais combien cette coupe me coûte en gel fixation béton ?

Episode 04 : The Losers / La Déception

Depuis son arrivée à Eerie, Marshall s’est aperçu que de nombreux objets disparaissent… Ce n’est pas grave lorsqu’il s’agit d’une chaussette ou d’un reste de sandwich au jambon mais ça l’est davantage lorsque son père risque de perdre son travail à cause d’un prototype égaré… Pour enquêter sur le phénomène, Marshall et Simon décident de perdre volontairement un objet et se retrouvent dans un monde souterrain, celui des objets trouvés… Il s’agit d’un bazar, rempli de babioles et de tuyaux, géré par des hurluberlus persuadés de faire tourner l’économie nationale… Avec son génialissime titre à double sens The Losers est un épisode 100% Dantesque (avec un D majuscule). En plus de maquettes de kaijus, on y retrouve les trognes de Dick Miller et Henri Gibson tous deux dans des rôles de râleurs invétérés et voleurs d’objets inutiles. Les loustics se présentent même en « techniciens spécialisés en objets placés dans un autre endroit ». Un principe génial et poussé dans les moindres détails avec notamment un passage secret vers le monde des objets trouvés qui se trouve… au fond d’une machine à laver dans le lavomatic local. Jouissif et absurde l’épisode enchaîne les gags et les dialogues complètement non-sensisques, en témoigne cette scène dans laquelle une bande de motards part à la recherche d’un chaton perdu après avoir mis un coup de pression aux enfants du voisinage. The Losers est un pur régal et se place avec l’épisode précédent comme l’un des meilleurs de la série. Le tout est sublimé par des décors bizarroïdes, faits de tuyaux gigotants et par une musique mélangeant les univers pulp et cartoon. Imaginez une ambiance très 50’s avec des gros coups de pouet pouet au milieu… Vous y êtes ! Ajoutez à ça une gentille petite morale mielleuse sur l’amour et vous aurez pigé tout l’intérêt de ce quatrième épisode. Je finirais pour ma part par cette ligne de dialogue absolument géniale : « J’ai retrouvé votre mallette car elle était perdue, si elle n’était pas perdue je n’aurais jamais pu la trouver… Preuve donc qu’elle est bien perdue et que vous ne pourrez pas la retrouver ! ». En plein dans le mille !

Comment ça j’aurais mieux fait de faire disparaître ma casquette ?

Pendant ce temps, dans les toilettes de Jean-Michel Jarre…

Episode 05 : Scariest Home Video / À Faire Peur…

Comme toutes les séries dignes de ce nom, Eerie Indiana se paie un épisode spécial Halloween, un épisode forcément intéressant ! Oui, c’est une affirmation. Et plutôt que de jouer la carte de la virée nocturne dans les suburbs, l’équipe de scénaristes a préféré proposer un épisode qui se déroule entièrement dans le salon de la famille Teller. Alors qu’ils partent pour la chasse aux bonbecs, Marshall et Simon se retrouvent à devoir garder Harley, le petit frère de ce dernier qui s’avère une petit pourriture qui ne sait que mordre et faire des blagues de mauvais goût en rigolant comme un mongolo. Pour s’assurer une certaine tranquillité, les deux copains plantent le gamin devant un film d’horreur : Bloody Revenge of The Mummy’s Curse… Tout un programme donc…. Mais la chose n’est probablement pas assez intéressante pour le sale gosse qui décide de jouer avec la télécommande puis… de la mordre, ce qui a pour effet immédiat de le transférer dans la télévision et de libérer la momie du titre dans le salon de Marhsall ! Ne cherchez pas, il n’y a là-dedans aucune logique. C’est d’ailleurs le principe même de cette série qui s’éclate à enchaîner les situations grotesques et débilos pour notre plus grand plaisir. Et pendant que le réalisateur s’amuse à mettre en boîte des plans tout tordus renforcés avec des stroboscopes bleutés et de la fumée au sol, l’équipe créative continue de disséminer partout des références à l’univers des Famous Monsters. L’acteur du film s’appelle par exemple Boris Von Orloff, une référence/hommage que je ne vous ferai pas l’affront d’expliciter. On retrouve également dans ce Scariest Home Video deux lézards nommés Godzilla et Mothra, encore une fois je vous passe les explications… Il s’agit là d’un épisode bourré de références, de bonnes idées et d’humour mais malheureusement aussi d’un épisode assez mou malgré une certaine richesse graphique. Il faut dire que les dialogues dans lesquels la momie s’épuise à critiquer la télévision sont assez peu finauds et surtout relativement inutiles. Okay c’est amusant de se moquer de la télé dans une émission de télé mais bordel on a une momie pendant une demi-heure, on pourrait tout de même lui faire faire autre chose qu’une étude sociologique sur les tubes cathodiques, non ? Scariest Homme Video reste cependant un épisode assez iconique du show carrément symptomatique dans son approche et surtout l’un de ceux qui est le plus souvent utilisé pour illustrer pour les contenus promos. Bah ouais, une momie ça fait bander tout le monde ! Même elle…

Mauvaise nouvelle les gars, j’ai utilisé tout le restant de PQ !

Voilà un titre de film idéal pour faire rager l’infographiste de Télé 7 Jours !